Le projet politico-sportif Bruxelles Bagarre Club est un espace féministe et populaire qui véhicule des valeurs antifascistes, autogestionnaires, de respect mutuel et de transmission des connaissances et des expériences. C'est un lieu d’entre-aide, de solidarité, d’apprentissage du sport et des luttes féministes. Le Bruxelles Bagarre Club s’adresse à des groupes mixtes de femmes et minorités de genre et de sexualités. Il a pour but de créer une organisation féministe selon une double perspective (pratique sportive et discussions politiques).

Il vise l’ouverture de lieux safe, à travers la mise en place des conditions nécessaires à des espaces les moins oppressifs possible, qui s’affranchissent des diktats du patriarcat, du machisme, du fascisme, du racisme, du classisme, du validisme, de l’âgisme, de la transphobie, de l’homo-lesbophobie, de la grossophobie et de l’intolérance de genre.

C’est par le partage d’espaces communs, au sein desquels nous pouvons discuter de sujets sensibles et pratiquer le sport, que le Bruxelles Bagarre Club veut sensibiliser à une conscience féministe et collective dans la société ; des espaces qui véhiculent des valeurs et des principes d’égalité et qui démantèlent les injonctions et l’objectification des corps féminins. Le Bruxelles Bagarre Club a pour objectif la déconstruction de la culture patriarcale et machiste, où la violence subie est souvent normalisée dans la vie quotidienne. Pour cette raison, dans nos espaces nous ne voulons pas que cette violence soit reproduite ni par les actes, ni par le langage - étant lui aussi un mécanisme oppressif.

Les séances se veulent les plus accessibles possible. L’activité sportive ne devrait pas être le privilège d’une classe sociale. Toutes les femmes et les minorités de genre devraient pouvoir pratiquer le sport sans contrainte financière et sans subir de discrimination. L’exclusion de certains espaces, en raison de notre classe, de notre race ou de notre genre, est une violence symbolique et matérielle qu’il faut renverser. La collectivisation du matériel, de la salle et du savoir ainsi que les cotisations sont une solution pour créer les conditions d’une pratique sportive régulière accessible à tou•te•s. Par ailleurs, aucun niveau en sport de combat, âge ni condition physique n’est requis.

En tant que sujet•te au sexisme et/ou à l’homo-lesbophobie et/ou à la transphobie, nous subissons des violences quotidiennes (symboliques, économiques, verbales, psychologiques, culturelles, voire physiques et sexuelles) auxquelles la société nous contraint à des réponses pacifiques. En s’exerçant à la pratique de la boxe, nous n’apprenons pas seulement une discipline sportive, mais nous apprenons également à nous octroyer le droit de nous défendre, à gérer nos émotions et à contrer un sentiment de paralysie et d’impuissance. Le sport devient alors un moyen de s’engager collectivement par le corps et de prendre conscience de notre force. Par la pratique de l’autodéfense, nous voulons donner des outils aux femmes et aux minorités de genre afin de lutter contre les violences verbales et physiques permanentes, dont iels ont souffert ou sont menacé•e•s.

Nous souhaitons ainsi construire une communauté féministe qui puissent renforcer les mouvements sociaux, améliorer nos conditions matérielles d’existence, lutter contre la culture du viol, en mettant notamment en place des solutions collectives. Aussi, face aux violences structurelles d’un État qui nous précarise d’avantage chaque jour, la solidarité et l’autodéfense individuelle et collective sont plus que nécessaires. Le Bruxelles Bagarre Club montre que peu importe notre genre, nos expériences, notre âge ou notre morphologie, nous sommes capables de force, de technique et de solidarité pour combattre le patriarcat et le capitalisme !