Briser les murs du pouvoir - 2019/11/08

Il apparaît aujourd'hui que "Lecce ville touristique" ne tolère plus aucune dissidence. Une ville aujourd'hui complètement gentrifiée, synonyme d'une ville contrôlée. Les murs érigés à la suite de l'expulsion de la nouvelle occupation anarchiste dans le centre historique, dans un bâtiment appartenant à la municipalité, parlent d'eux-mêmes. En dehors de la consommation, rien n'est toléré. Et le centre historique de Lecce est aujourd'hui totalement un lieu de consommation, avec ses bars et restaurants, ses bars branchés et ses boutiques de luxe, ses hôtels et ses chambres d'hôtes. Pour les habitants du centre historique, il n'y a plus de place. Il n'y a pas de place pour les réfractaires d'aucune sorte. Les murs représentent ceux qui ne s'adaptent pas ou qui sont différents : qu'il s'agisse d'immigrés vivant dans la Giravolte depuis plus de vingt ans, ou de ceux qui veulent prendre un espace pour exprimer leurs idées et désirs. Ces murs sont l'expression exacte du pouvoir. Cela s'appelle "Nous avec Salvini"  ("Noi con Salvini", coalition du parti électoral dirigé par Matteo Salvini, leader du parti "Ligue du Nord", actuellement rebaptisé "Ligue") ou cela s'appelle Nous avec Salvemini (maire de Lecce), en fait les processus réalisés sont les mêmes. Avec la brutalité d'abord, avec le sourire ensuite, la sécurité et le décorum sont au centre de l'agenda du pouvoir. Agenda qui signifie de plus en plus de police dans les rues, TSO, annihilation de la vie sociale, expulsion des indésirables, contrôle total, homologation. Parce que tout est lié et qu'il n'est pas possible de se sentir étranger.

Seuls ceux qui ont les yeux fermés ne peuvent réaliser à quel point et comment ce territoire change, comment et comment les gens qui y vivent sont de plus en plus dépossédés de leur existence. Les arbres sont éradiqués et le paysage est effacé, remplacé par des structures, des centrales électriques et du ciment. Les espaces sont fermés pour éradiquer la pensée critique, la dissidence, la rébellion. Par la police ou par la bureaucratie, l'Autorité veut seulement s'affirmer et affirmer son totalitarisme. Ce concept de base d'un État policier est fondamentalement le concept de base d'un État démocratique et de ses administrateurs. Le reste, c'est du bar. Mais si les murs sont érigés, la chose la plus simple et la plus urgente à faire est de les démolir, quoi qu'ils représentent. Frontières, moralité, annihilation de la pensée critique. Éliminer le caractère réfractaire de la nature sauvage, ainsi que la nature anti-autoritaire, n'est pas une tâche facile.

"Démolir, toujours démolir, parce que beaucoup plus d'abus sont éliminés dans le présent, beaucoup de solutions égalitaires que vous préparerez pour l'avenir" - E. Cœurderoy.