Nouvelles de squat.net

Barcelone: appel à résistance contre l’expulsion du squat Ca l’Espina

Après près de 5 ans d’occupation dans le quartier de Gracia, la date d’expulsion est tombée. Bojous S.L, société immobilière propriétaire du bâtiment, à l’intention de nous expulser de notre maison, mais nous refusons de partir.

Pour cette raison, nous lançons cet appel à venir le jour même de l’expulsion à la porte de Ca l’Espina, pour resister à nos côtés.

Jeudi 28 Novembre
7h
Adresse : Carrer d’Astúries 12, Barcelona. L3 Fontana

Squat, Résistance et Action Directe

Texte du poster traduit :

Expulsion de Ca L’Espina
28 Novembre / 7h

Après près de 5 ans d’occupation dans le quartier (hyper gentrifié) de Gracia à Barcelone, la date d’expulsion est prévue pour le jeudi 28 novembre 2024. La société immobilière propriétaire, Bojous S.L, conjointement avec les Mossos d’Esquadra (police catalane), ont l’intention de nous expulser de notre maison.

Pour nous, ce bâtiment est loin d’être un simple bloc de béton où juste survivre aux rythmes mécanisés de cette ville, c’est notre maison, et nous y vivons en tant que communauté.
Nous décidons de squatter afin de rompre avec les logiques imposées par le capital et de comprendre l’entraide comme une nécessité quotidienne, ainsi que pour renforcer les relations qui nous permettent de continuer à défier l’ordre établi.

A la suite de 7 procédures légales, 3 expulsions, intimidations et agressions diverses de la part de la société propriétaire (comme nous menacer de mort continuellement, ou jeter de l’essence à la porte de notre immeuble), nous sommes endurci-es et prêt-es à résister à ce qu’ils espèrent être notre point final.

Nous croyons en la multiplicité des actions, et donc, dans l’objectif de continuer à remettre en question et défaire tous les systèmes de domination, nous appelons à la créativité et à la solidarité sous toutes ses formes.

Avec la ferme intention de continuer la lutte anarchiste, nous nous refusons à naturaliser l’État comme organe gestionnaire de nos vies. Nous refusons de rentrer dans la machine productiviste et aliénante des études, du travail, du couple, de la famille, de la propriété.
Nous refusons d’accepter la perte de ce quartier et, par conséquent, nous refusons de quitter notre maison.

Pour toutes ces raisons, nous vous attendons le 28 novembre 2024 à 7h du matin au 12 carrer d’Asturies pour resister à nos côtés à l’expulsion de Ca l’Espina.

Squat, Résistance et Action Directe !

Cáceres: journées de résistance et de soutien face à la menace d’expulsion du CSOA La Muela

Journées de résistance du 21 au 25 novembre. Nous aurons des débats, des ateliers, un open mic, une jam session, des réflexions sur l’avenir du centre social, ainsi que la collaboration d’autres centre sociaux squattés tels que le CSOA La Algarroba Negra. Nous vous encourageons toustes à participer et à montrer votre soutien au CSOA La Muela !

L’espace réhabilité qu’est aujourd’hui le CSOA La Muela a commencé à être autogéré au début de l’année 2024, bien que le projet collectif ait commencé un an plus tôt. Après une recherche exhaustive, nous avons trouvé un terrain dans la Ribera del Marco, un endroit qui, comme beaucoup d’autres terrains de le quartier, a été exproprié par la mairie de Cáceres il y a plus de dix ans.

Nous pratiquons le soutien mutuel et la solidarité avec des collectifs et des initiatives partageant les mêmes idées, engagés dans des luttes sociales, tant locales que celles qui luttent contre les frontières. Nous aspirons à générer un espace interculturel, social et politique libre de la censure et une alternative aux impositions capitalistes. Un lieu ouvert à la fois aux personnes et aux idées, libre, sûr et sans préjugés, animé par des valeurs libertaires, antifascistes et féministes. D’une manière générale, nous sommes engagé-es dans la lutte environnementale, la lutte des classes, la justice sociale, les droits de l’homme, la défense des territoires, l’antimilitarisme et le rejet du fanatisme.

Chaque semaine, des assemblées ouvertes sont organisées au cours desquelles chacun-e peut apporter sa contribution, résoudre ses doutes ou proposer des activités. Toutes les activités au sein de la Muela sont collaboratives. Cela signifie que chacun-e peut prendre des initiatives et des responsabilités, en faisant partie d’une équipe avec un grand désir de faire et d’apprendre. De cette façon, en plus des centaines d’actions collectives pour l’amélioration de l’espace et de la communauté, nous avons réalisé de nombreuses activités, toutes ouvertes et gratuites. Nous avons également organisé diverses réunions et activités pour soutenir certaines luttes connexes. Nous estimons que plus de 500 personnes sont déjà passées par le CSOA La Muela.

Notre intention est de continuer à faire du CSOA La Muela un lieu de vie, de participation communautaire, ouvert sur le quartier et la ville.

CSOA La Muela
Camino de la Juventud, s/n
Cáceres, Estrémadure, État espagnol
csoalamuela [at] riseup [point] net
https://radar.squat.net/es/caceres/csoa-la-muela

Des squats dans la péninsule Ibérique:
État espagnol: https://radar.squat.net/fr/groups/country/ES/squated/squat
Catalogne: https://radar.squat.net/fr/groups/country/XC/squated/squat
Pays Basque: https://radar.squat.net/fr/groups/country/XE/squated/squat

Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) dans la péninsule Ibérique:
État espagnol: https://radar.squat.net/fr/groups/country/ES
Catalogne: https://radar.squat.net/fr/groups/country/XC
Pays Basque: https://radar.squat.net/fr/groups/country/XE

Des événements dans la péninsule Ibérique:
État espagnol: https://radar.squat.net/fr/events/country/ES
Catalogne: https://radar.squat.net/fr/events/country/XC
Pays Basque: https://radar.squat.net/fr/events/country/XE

Saint-Péray (Ardèche): toutes et tous à la ZAD du Nichoir le samedi 23 novembre 2024 !

Depuis début octobre, des dizaines d’écureuils occupent les chênes de la plaine de St-Péray (en périphérie de Valence) ainsi que des personnes au sol pour s’opposer au projet de déviation routière RD86 (projet de périphérique Valentinois).

Ce projet menace plus de 50 Ha, notamment des parcelles abritant une biodiversité forte avec des espèces protégées, comme 18 espèces de chauve-souris dont 3 représentant un enjeu remarquable de conservation.

Ce projet n’est pas qu’un projet de route mais correspond à un accaparement brutal de terres agricoles et sauvages de part toutes les infrastructures qui y seront associées, dont un 3e pont traversant le Rhône ainsi que des zones industrielles, parking, habitations etc.

Un des arguments mensongers de la com’com’ est que ce projet permettrait la fluidification du trafic routier. Or les statistiques montrent que la création d’infrastructures routières crée une augmentation du trafic par effet rebond.

Depuis des années, des citoyen.nes, associations et collectifs se mobilisent contre ce projet écocide, et ont mené plusieurs actions en justice.

Un référé-suspension des travaux posé en justice par les associations locales a été validé au tribunal de Lyon ce vendredi 15 novembre.

Nous vous invitons à rejoindre le Nichoir le samedi 23 novembre afin de fêter cette victoire temporaire, au programme de la journée et de la soirée :

vide cabane
défilé de mode du free shop
ateliers divers et variés
musique et fête

Coordonnées sur site : 45 chemin des guérets à Saint-Péray (44.953195, 4.851066)

Vous êtes tous et toutes bienvenues !

Pour en savoir plus sur cette lutte
Alter : https://www.alterre-asso.org/index.php/lassociation/
Télégram : https://t.me/luttedeviationstperay
Mail : amies-plaine-st-peray@@@autistici.org

[Publié le 18 novembre 2024 sur Paris-Luttes.info.]

Vitry-sur-Seine: La Kunda, expulsable en avril prochain

En avril prochain, la Kunda est expulsable ! La Kunda est un squat ouvert en février 2020, qui regroupe aujourd’hui une soixantaine de personnes – précaires, militant.e.s, sans-papiers, étudiant.e.s, familles – sur une parcelle comportant trois bâtiments, à Vitry-sur-Seine. Cette propriété du Val de Marne et ancien foyer de l’aide sociale à l’enfance était abandonné depuis plus d’un an. Nous avons choisi de l’appeler la Kunda (communauté en Soninké).
Squatter répond d’abord à la nécessité d’avoir un logement décent. Cela permet aussi à certain.e.s d’entre nous d’éviter d’enchaîner les taff précaires pour payer un loyer trop cher. C’est aussi pour nous le moyen de ne pas subir seul.e la violence de l’État et de ses institutions racistes, sexistes et transphobes. Les squats sont des espaces libres et autogérés qui rendent possibles des liens de solidarité entre habitant.e.s, au sein de nos quartiers et dans nos villes.
Nous sommes pour certain.e.s sans papiers et suivons des procédures administratives longues durant lesquelles nous sommes privé.e.s de l’accès à un logement et à un travail. Sans le squat, c’est la rue ! La Kunda nous offre la possibilité de nous consacrer à nos démarches, à notre scolarité ou à notre travail tout en ayant un lieu de vie et des espaces de sociabilité que ne permettent pas les hébergements d’urgence.
À l’heure du Grand Paris et des Jeux Olympiques, les banlieues parisiennes deviennent les cibles de la spéculation et des hausses de loyers. Le squat est une forme de survie et de résistance face à la gentrification, une réponse collective à la précarisation de nos vies et une opposition à la propriété privée.
Depuis l’ouverture de la Kunda, nous tentons de faire vivre des liens de solidarité à l’échelle du quartier. Nous organisons un marché solidaire tous les dimanches depuis plus de quatre ans et mettons à disposition des espaces où habits et produits hygiéniques sont disponibles gratuitement ou à prix libres. Nous avons également mis en place des permanences administratives. Nous voulons que cet espace soit un lieu de partage de savoirs et de pratiques : nous avons une bibliothèque et un infokiosque, un espace en mixité choisie, une salle de cinéma ainsi qu’une salle de sport. Il y a aussi des espaces d’organisation ouvert aux collectifs en ayant besoin.
Depuis l’ouverture, la situation légale, juridique et répressive des squats en France a beaucoup changé. Le discours médiatique qui pose les propriétaires en victimes dépossédées de leur toit par de vilains squatteur.euse.s a favorisé le passage de plusieurs lois qui criminalisent toujours plus ce mode de vie. On a vu ces dernières années des expulsions hyper violentes envers des squatteur.euse.s et des locataires, des familles entières mises à la rue sans solution de relogement par des flics et des propriétaires en roue libre et main dans la main.
A l’occasion du début de la trêve hivernale, ce festival souhaite visibiliser la situation de la Kunda et organiser dès maintenant la défense de la maison pour empêcher son expulsion. Il s’agit aussi de créer des moments de rencontres entre collectifs et personnes mobilisées pour le logement et la solidarité dans le 94.

Ce que nous voulons :
Nous refusons notre expulsion prévue dans quelques mois et réclamons le droit à toutes les habitant.es d’accéder à un logement digne et stable. Nous demandons que la mairie appuie nos demandes de délais auprès du Juge de l’Exécution afin de permettre la prise en charge la plus adaptée à chaque situation.
Nous revendiquons la possibilité de vivre en collectif, à contre-courant de l’individualisme imposé par le capitalisme afin de continuer à créer des liens de solidarité et lutter ensemble pour un monde plus juste.
Nous affirmons notre droit à s’organiser de manière autogérée, en dehors de l’ingérence de l’État et des institutions faussement sociales qui ne servent que leurs propres intérêts.
Nous rappelons la nécessité du droit d’habiter et du droit d’usage sur des bâtiments et des friches vides souvent laissé.e.s à l’abandon à des fins spéculatives. Les occuper nous permet de renforcer la solidarité et l’entraide dans notre ville et au delà.
Nous dénonçons les nombreuses expulsions illégales et violentes menées par la police avec la complicité des mairies et des préfectures. Celles-ci sont révélatrice de la violence des institutions et de l’État face aux plus précaires.
Nous exigeons que la mairie réquisitionne des bâtiments vides et les mette à disposition des personnes à la rue ; qu’elle cesse d’invisibiliser les nombreuses situations de grande précarité que subissent les habitant.e.s de Vitry-sur-Seine.
Nous exigeons également la régularisation de toutes et tous les habitant.es de la Kunda et que la préfecture de Créteil cesse sa politique raciste de refus de donner des rendez-vous aux personnes en voie de régularisation bloquant ainsi toute possibilité d’avancer sur leurs démarches administratives.

On ne se laissera pas voler notre droit à la ville!
UN LOGEMENT ET DES PAPIERS POUR TOUS ET TOUTES !!

N.B Ce lieu se veut bienveillant : on n’accepte aucun comportements oppressifs : sexistes, racistes, homophobes, transphobes, … !
N.B Cet espace est ouvert à toutes et tous, n’hésitez pas à nous contacter pour l’investir, pour participer aux activités ou pour en proposer.

Petit rappel des rdv hebdomadaires:

Tous les lundis à partir de 19h: permanence administrative pour avancer sur les galères admin (mettez un petit msg si vous comptez venir pour qu’on anticipe et qu’on vous fasse pas venir pour rien si personne est dispo).
Tous les jeudis à 20h, répétition Chorale « Les Kundaraleur.euses »
Tous les dimanches à 13h: préparation des cagettes pour le marché solidaire puis marché à partir de 14h.

Toute la semaine, cours de sport:
– Mardi (18h30) : boxe en mixité transfem
– Mercredi (20h) : boxe en mixité mais plus d’ajout de mec CIS het pour le moment.
– Jeudi (19h) : boxe en mixité
– Vendredi (18h30): JJB en mixité / sol
– Samedi (17h30): boxe anglaise en mixité transfem
– Dimanche (15h): boxe en mixité
– Dimanche (17h30): JJB en mixité/ takedown
– Lundi (18h30): souplesse + pole dance (19h30): mixité sans mecs cis het.

La Kunda
51 Boulevard de Stalingrad / 48 rue Jules Lagaisse
94400 Vitry-sur-Seine
kunda [at] riseup [point] net
https://squ.at/r/804f
https://lakunda.squat.net/

Des groupes liés aux sans-papiers https://radar.squat.net/fr/groups/topic/sans-papiers
Des squats à Paris et banlieue https://radar.squat.net/fr/groups/city/paris/country/FR/squated/squat
Des squats expulsés: https://radar.squat.net/fr/groups/city/paris/field_active/1/squated/evicted
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) à Paris et banlieue https://radar.squat.net/fr/groups/city/paris/country/FR
Des événements à Paris et banlieue https://radar.squat.net/fr/events/city/Paris

[Publié sur Radar https://squ.at/r/804f]

Strasbourg: soirée de soutien à la Pigeonne

« Tout crâmer sauf le couscous! ». Soirée de soutien à la Pigeonne au Molodoï, vendredi 6 décembre 2024.

Le squat anarca féministe queer et antiraciste la Pigeonne a été expulsé récemment. L’institution représentant la justice étatique condamne sévèrement les habitant-e-s de La Pigeonne qui occupaient les lieux depuis 4 ans et demi, en très grande précarité, majoritairement des femmes exilées, souffrant de problèmes de santé et de handicaps. Le tribunal a jugé réaliste de laisser un micro délai d’expulsion de 15 jours et de nous condamner à payer plus de 30000€ d’indemnités aux propriétaires, une famille d’ultra-riches alsacienne possédant notamment le domaine agro-industriel Arthur Metz !
Dans un contexte politique de plus en plus libéral et capitaliste, la justice broie les racisé.e.s, les pauvres, les malades, les handie.s, les femmes et les queers en leur retirant le droit fondamental d’avoir un toit. Ces décisions servent à empêcher l’organisation de la solidarité envers les plus précaires. Il ne s’agit pas ici de « rendre justice » mais de réprimer.

Dès lors, nous devrions crever en silence et adopter des moyens de luttes non menaçants. La situation des squats est interdépendante de celle des autres habitats précaires. Il y a aussi de quoi s’inquiéter de la disparition progressive des squats et de toute une culture anarchiste de terrain qui va avec à mesure que des lois comme la loi anti-squat Kasbarian-Bergé sont votées. Dans cette ligne gentrificatrice, à Strasbourg en amont du marché de Noël, les SDF se font virer du centre-ville afin de laisser la place à des hordes de touristes venues consommer des marchandises produites dans l’exploitation capitaliste et néo-coloniale. Sans parler des nombreux squats et campements qui ont été expulsés ces dernières années, mettant brutalement de nombreuses personnes à la rue ! Bref, nous sommes de plus en plus contrôlé.e.s, fliqué.e.s, réprimé.e.s, expulsé.e.s mais nous continuons de lutter !

Après 4 ans et demi de vie collective, d’autogestion, d’entraide, de récup en tous genres, de débrouille, bricolage et chantiers collectifs, de cantines, de rencontres, de permanences de bibliothèque, d’ateliers de radio, d’écriture, d’arpentages et projections etc, les habitantes sans-papiers ont eu un relogement, bien nécessaire car sinon c’était la rue pour elles ! Afin de soutenir les habitantes et les activités du collectif, on organise donc une soirée de soutien sur le thème « tout crâmer sauf le couscous ! »

On va commencer avec une lecture de textes écrits lors des ateliers d’écriture de science-fiction faits à la Pigeonne, une émission de Radioparleur sur les squats en partie enregistrée à la Pigeonne (Ni loi ni loyer), une perf d’Axel Alousque sur les péripéties d’un chevalier en proie à la masculinité toxique de son milieu, une tombola, les drag shows de Dragadelphe, Lussyie Corps-Set, Prétexte et Queen Yorci. Après, on enchaîne avec le tirage de Tarot en musique de Papírové Houby – pop-punk régressive – et WillxSmic – punk powerviolence ! Et on finit en beauté avec DJs ORPHÉEE, Veine et Pupæ200 !!

Entrée à prix libre, repas à prix libre (couscous et peut-être des tartes flambées! desserts), boissons prix fixe, y’aura un vestiaire, le stand de la Pie avec les habituels stickers, badges, linogravures, fanzines etc et un stand de réduction des risques.

Tu as envie de nous aider à faire de la déco en amont ? Aller coller des affiches ? Couper les légumes du couscous ? De servir les bières au bar ou d’aider à faire le ménage à la fin ? De faire partie de l’équipe prévention des violences sexistes et sexuelles ? Hésite pas à nous contacter par mail.

Fais tourner l’info, merci !!
Sinon, la cagnotte est toujours là afin d’aider les habitantes ! https:// www.helloasso.com/associations/lescousinesdelest

Aucun comportement discriminatoire, tentative de soumission chimique ou agression ne sera toléré. Tu fais de la merde = tu dégages

La Pigeonne, Strasbourg
lapigeonne [at] riseup [point] net
https://radar.squat.net/fr/strasbourg/la-pigeonne
https://lapigeonne.squat.net/

Molodoï, 19 rue du Ban de la Roche, Strasbourg
https://radar.squat.net/fr/strasbourg/molodoi

Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) à Strasbourg https://radar.squat.net/fr/groups/city/strasbourg
Des événements à Strasbourg https://radar.squat.net/fr/events/city/Strasbourg

Des groupes liés aux sans-papiers: https://radar.squat.net/fr/groups/topic/sans-papiers
Des squats en France https://radar.squat.net/fr/groups/country/FR/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) en France https://radar.squat.net/fr/groups/country/FR
Des événements en France https://radar.squat.net/fr/events/country/FR

[Publié sur Radar https://squ.at/r/aqpv]

Ypsilanti (Michigan, USA): des paysans et paysannes de la Nuit du Diable rendent visite au marchand de sommeil Stewart Beal

Oyez ! Qu’il soit connu qu’en ce 30 octobre – la Nuit du Diable – nous, les paysans et paysannes d’Ypsilanti, avons déclaré que nous en avions assez des propriétaires ! Les paysans et paysannes se sont unies pour déclarer à Stewart Beal, le Scrooge McSlumlord d’Ypsi, qu’il n’est pas le bienvenu dans notre ville.

À Stewart Beal, nous disons : FUCKETH YOU. Nulle richesse ne peut vous protéger de notre colère.

Vous nous avez laissées nous autres serfs avec des détritus, donc nous vous avons laissé nos détritus. Des œufs sur vos stupides fenêtres géantes, des tomates pourries partout sur votre porte et votre porche, et des restes de nos pots de chambre sous la forme de papier toilette partout sur vos arbres.

(Nous entendons dire que vous êtes particulièrement terrifié par le Mountain Dew, donc nous espérons que vous avez apprécié les bouteilles que nous avons laissées.)

Nous avions le soutien des âmes de celles et ceux que vous avez trompés, volés, et tués. Pendant que nous étions à l’ouvrage, des pierres tombales ont jailli à travers votre gazon en mémoire non seulement de nos dépôts de garantie collectifs et des rats qui sont morts dans nos murs, mais aussi de celles et ceux comme Jeremy “Jake” Burd, l’ouvrier en bâtiment dont la mort a été causée le 11 mai 2015 par votre mépris cruel et insensible pour la sécurité non seulement des locataires mais de vos employés et employées.

Les Esprits de Noël passé ont donné une seconde chance à Scrooge, mais pas les Esprits de la Nuit du Diable et Halloween. Beal ne connaîtra aucune tranquillité tant qu’il n’abandonne pas ses propriétés et n’apporte réparation pour ses crimes. Les paysans et paysannes, les locataires, les sans-abris, les travailleurs et travailleuses, et les soignants et soignantes tous et toutes vivent malgré ce que la ville, la police, et les proprios nous font – non pas grâce à ce qu’ils font pour nous. Jusqu’à ce que nous en soyons débarrassés et que tout ce qu’ils ont volé soit récupéré… Chaque nuit peut être une Nuit du Diable.

LA FOULE PAYSANNE D’YPSILANTI

Note de traduction: Stewart Beal est un patron de l’immobilier. Il est ici assimilé à Scrooge, le personnage du célèbre Conte de Noël de Dickens. Le 15 octobre dernier, il est chahuté lors d’un conseil municipal par des personnes luttant contre le mal-logement. Dans une longue publication plaintive sur un réseau social en ligne, le malheureux fortuné raconte avoir essuyé un jet de bouteille de soda de la marque Mountain Dew.

[Publié anonymement avec quelques photos sur Unsalted le 2 novembre 2024.]

Caen: pas d’expulsion sans ouverture !

Récit d’une mobilisation en devenir. Ouverture d’un grand squat au bout d’une semaine d’actions après avoir été mis.es à la rue quelques jours avant la trêve hivernale.

Récit d’une mobilisation qui pourrait avoir intérêt à s’élargir. Son point de départ est l’expulsion d’un squat qui hébergeait une cinquantaine de personnes, quelques jours avant la trêve hivernale. Laissées sans solutions, nous avons enchaîné plusieurs occupations avant l’officialisation d’un grand squat. Nous avons l’impression d’avoir réussi à instaurer, à notre petite échelle, un rapport de force et aimerions le faire savoir. En espérant que d’autres soient instaurés ailleurs contre la politique raciste et sécuritaire de l’État, et qu’on puisse se faire écho ici ou là pour mettre en échec depuis la rue l’autoritarisme présent et à venir. Parce que ça n’arrivera jamais depuis les parlements.

Le mardi 29 octobre au matin, la police nationale expulse les habitant.e.s (41 personnes dont une quinzaine d’enfants) du squat du 15 rond-point de l’Orne à Caen. Heureusement, ces nombreuses familles sont prévenues par des soutiens qui ont vu le convoi se préparer à partir. Elles avaient organisé la semaine précédente, dans le quartier qu’elles habitaient, un goûter avec les quelques voisin.e.s et soutiens venu.e.s pour évoquer leur situation et le danger d’expulsion qui pesait sur elles. Elles ont rédigé à cette occasion un tract. Il a été choisi également d’organiser un rassemblement à 18h s’il y avait une expulsion du squat. Celui-ci a eu lieu et c’est de là que part cette semaine de mobilisation.

On apprend que France Info a pris connaissance le 29 octobre d’une circulaire envoyée par le ministre de la sécurité Bruno Retailleau aux préfets pour une « reprise de contrôle » de l’immigration. Il leur demande une « complète mobilisation » pour « des résultats », et leur ordonne de « mener à son terme l’examen des dossiers qui n’avaient pu aboutir à une décision d’éloignement ou une mesure d’expulsion » avant l’entrée en vigueur de la loi immigration de janvier dernier. Il propose également une série de mesures destinées à « amplifier » et « systématiser » les mesures d’éloignement visant les étrangers susceptibles de présenter des menaces à l’ordre public en France. Il souhaite également « chaque mois des réponses exhaustives » sur l’activité de police des étrangers de chaque préfecture. Dans ce contexte, il est clair que la pression à venir sur les endroits où se trouvent les personnes visées par ces discours sera plus forte et qu’il faudra résister davantage. Pour rappel, les mesures d’expulsions sont souvent difficiles à mettre en œuvre et cette logique d’exclusion se traduit souvent par de l’enfermement (la prochaine loi prévoit d’ailleurs 3000 nouvelles places en Centres de rétention dans deux ans) ou d’une manière générale à rendre la vie impossible aux personnes qui ne sont pas dans la bonne situation administrative, notamment en les expulsant des endroits où ils et elles vivent. Il est possible que les préfectures et leurs fonctionnaires, en bon.ne.s bureaucrates, se conforment à ces demandes dans une logique d’efficacité sans se considérer responsables de leurs conséquences. À nous de leur faire face.

Mardi 29 – Lors de ce rassemblement devant le squat expulsé, un compte rendu est fait de l’expulsion. La plupart des personnes vivant dans le squat ont pu le quitter avant l’arrivée du convoi, prévenues par des personnes qui avaient vu le convoi se préparer. Une personne présente a été embarquée et a reçue une Obligation de Quitter le Territoire Français (un statut administratif qui l’expose davantage aux violences policières et carcérales).

Ensuite, une proposition est faite d’aller occuper un bâtiment public pour demander des solutions d’hébergement pour les personnes expulsées parmi nous. Plusieurs idées sont évoquées : la bibliothèque municipale car il s’agit d’un bâtiment public qui demeure vide le soir, chauffé et confortable pour y passer la nuit, ou un lieu d’hébergement d’urgence non loin, ou encore les bureaux du bailleur propriétaire du bâtiment squatté (Inolya)… Un lieu soutien propose également son aide pour nous héberger au moins une nuit.

Quelque peu désorganisé.e.s, on finit par se diriger vers les Rives de l’Orne (un grand centre commercial type « Halles » non loin) sous l’impulsion de personnes sans solutions qui proposent de tenir tête aux forces de l’ordre tant qu’elles n’en ont pas. S’en suit une occupation contrôlée par la sécurité jusque dans les possibilités de disposer des toilettes, de recevoir des dons. Beaucoup de commerçant.e.s paniquent pour leurs commerces même s’ils et elles disent comprendre nos problèmes. Un policier arrive pour négocier, en demandant le nombre de personnes sans solutions et en appelant la préfecture pour en trouver. On entend que les flics seraient en sous-effectif et ne tenteraient pas de nous expulser. Des discussions se font avec quelques personnes de la sécurité ou proches de commerçant.e.s. La dimension morale de notre action est reconnue par certain.e.s, ce qui nous pousse à remettre en cause la propriété privée, le capitalisme… Étant donné qu’on ne peut pas aménager les lieux comme nous le voulons sous le contrôle de membres de la sécurité sur les dents, et qu’on nous propose à nouveau de dormir tranquille dans un lieu solidaire, on finit par choisir de quitter l’occupation vers 22h30 et d’improviser une manifestation sauvage dans la rue. On choisit de se retrouver à 17h le lendemain devant le squat expulsé.

Mercredi 30 – Rebelote le lendemain. Cette fois ci, après discussions, on choisit d’aller aux bureaux d’Inolya, le propriétaire du squat expulsé, sûr.e.s qu’ils et elles possèdent des logements vides dans leurs dossiers. On s’y dirige trois minutes avant la fermeture et on trouve derrière les portes coulissantes des portes et des ascenseurs nécessitant un badge pour être ouvertes. On reste sur place un moment sans trop savoir quoi faire. La sécurité vient nous voir mais on ne cède pas. Quatre camions de police arrivent et commencent à se préparer pour nous dégager. Quelques personnes qui risquent davantage s’éloignent mais nous restons en demandant des solutions. Un cadre de la sécurité vient nous aboyer dessus pour chercher des représentant.e.s ou un.e élu.e parmi nous afin de trouver des solutions, tout en refusant de nous accueillir collectivement. Nous lui disons que nous n’avons pas de chefs, mais parmi les personnes présentes aucune personne directement concernée par l’expulsion n’est en mesure de lui demander directement une solution.

Une élue s’annonce parmi nous et se propose pour discuter (on ne la reverra pas par la suite). Elle rentre dans les bâtiments qu’on ferme derrière nous, alors qu’une équipe de BAC arrive, pousse violemment l’une d’entre nous et reçoit notre mépris en échange. On apprendra plus tard que ces négociations avec l’élue présente ont mené à : « envoyez un mail à la mairie ».

Dans la foulée, on choisit d’aller occuper la bibliothèque municipale qui ferme dans quelques minutes. On parvient à y entrer, accueilli.e.s par des agent.e.s de sécurité qui nous demandent de partir. On distribue des tracts aux autres agent.e.s sur place qui nous demandent également de partir, alors que des livres contre les frontières sont disposés à l’entrée… Les quatre camions de police et l’équipe de BAC nous rejoignent rapidement et nous encerclent. Un silence se fait, on sait qu’on va se faire expulser sans être en mesure de riposter directement et on renvoie aux agent.e.s de police leur irresponsabilité à suivre les pires ordres qui font leur profession : mettre des gens à la rue (y compris des enfants). On est renvoyé.e.s violemment dehors alors qu’un bacqueux masqué nous donne des coups ciblés en seconde ligne. Un pantalon est déchiré, des lunettes sont abimées et quelqu’un saigne suite à une chute parmi nous. Une fois dehors, on enrage devant leur mine satisfaite et on repart déterminé.e.s pour nous rassembler et organiser la suite.

On organise donc une assemblée dans la foulée. Deux problèmes apparaissent ; à court terme trouver des solutions pour les personnes mises à la rue suite à l’expulsion du 15 ; à moyen terme créer un rapport de force avec les administrations qui gèrent ces questions. À chacun.e de s’organiser à sa manière pour répondre à ces deux problèmes. On choisit de raconter dans un tract (voir le tract ci-dessous) les dernières mobilisations pour mêler davantage de personnes à celles-ci et on rappelle à un rassemblement à 17h devant le squat expulsé.

Jeudi 31 – Au moment de ce rassemblement, on est moins que la veille (une cinquantaine alors qu’on était environ 70 personnes les derniers jours) et on choisit d’aller tracter en centre-ville jusqu’à la mairie en prenant la forme d’une manifestation (sauvage de fait). Une fois arrivé.e.s, quasiment aucune lumière allumée à la mairie, on se décide à ne pas poursuivre et on appelle à se réunir le lendemain à 11 heures et à un nouveau rassemblement à 15 heures devant le squat expulsé.

On prend connaissance d’un « geste de colère contre le bailleur social Inolya ». Contre les expulsions de Caen et de Lisieux parmi d’autres par le passé, et en écho à nos mobilisations réprimées par la police, « dans la nuit de mercredi à jeudi, un véhicule utilitaire sérigraphié d’Inolya a été tagué STOP EXPULSIONS et ses vitres ont été pétées » en solidarité « avec toutes les personnes expulsées », « les squatteurs et les squatteuses » et « celles et ceux qui subissent la répression ».

Vendredi 1er novembre – L’assemblée générale de 11 heures nous sert pour passer des informations sur les prochaines actions. On apprend qu’une solution à court terme est envisagée et on commence à discuter des personnes qui vont en profiter. Cela crée quelques tensions entre des personnes concernées par le mal logement. On choisit collectivement que cette solution reviendra en priorité aux personnes expulsées du 15 rond-point de l’Orne, ensuite aux personnes qui se sont mobilisées, et aux personnes présentes si c’est possible.

À 15 heures, on donne l’information qu’on doit aller à l’accueil de jour pour y rester la nuit. On sort les banderoles pour partir en manif sauvage et on tracte sur le chemin comme la veille. On chante des slogans dans des langues différentes : « Pas de maison sans personne et personne sans maison », « Solidarity forever, solidarity forever, we should always fight for our rights », « Pierre par pierre, et mur par mur, nous détruirons les centres de rétention », « Des logements il y en a, dans les dossiers d’Inolya ! ». On arrive à l’accueil de jour et on parvient à rentrer à l’intérieur et à discuter avec les travailleur.euse.s sociales qui s’y trouvent, agacé.e.s par notre présence même lorsqu’on essaie de leur expliquer ce qu’il se passe. Elles nous demandent de partir en prétextant la peur qu’on pourrait inspirer aux familles qui quittent l’accueil de jour, bien qu’on ne soit pas menaçant.e.s et qu’on aurait pu être les mêmes familles qui se trouvent dans cet accueil de jour.

Au bout d’un moment, une fois que les travailleur.euse.s sociales ont fini leur travail et que les familles sont parties, c’est la directrice de l’accueil qui se présente à nous. Bien que nous montrant une sympathie de principe, elle nous dit qu’elle sera « bien obligée » d’appeler la police pour nous expulser. Celle-ci arrive au bout d’un certain temps, quatre camions et une équipe de BAC. De notre côté, on mange tranquillement des choses récupérées et amenées par certain.e.s d’entre nous et on se rencontre sans trop de nervosité. Après quelques discussions avec la directrice, les policier.e.s finissent par nous expulser à nouveau, selon les dires de l’une d’elles « en prenant en compte le fait qu’il y a des enfants ». On les invective en leur rappelant à leur boulot de merde : « vous trouvez ça normal d’expulser des enfants à nouveau à la rue? », l’une d’elle répond « on n’a pas d’autre choix que de suivre les ordres », ce qui nous excède d’autant plus. On leur rappelle qu’ils et elles ont toujours le choix, que c’est leur irresponsabilité qui parle. Ils finissent par repartir la queue entre les jambes ou la bave aux lèvres suivant leurs caractères, toujours domestiqué.e.s par les mêmes ordres, avec au bout de la laisse l’Ordre moral du ministre Retailleau, qui implique l’expulsion et l’enfermement de milliers de personnes par tous les moyens possibles.

Un reportage de France 3 Régions sur les squats expulsés (à Lisieux et à Caen) avant la trêve hivernale et les manquements de l’État dans l’accueil des personnes à la rue sort le 2 novembre. Il constate que « les services de l’État se trouvent démunis », sans rappeler que c’est le même État soi disant démuni qui forme, paye et équipe les polices qui expulsent les squats… Il rappelle que la trentaine de personnes expulsées à Lisieux ont trouvé « un nouveau toit d’accueil temporaire dans une maison de retraite désaffectée à Cambremer » (un squat également) et justifie l’absence de solution proposée par la préfecture du Calvados sans rappeler que des milliers de logements demeurent vides : « Quand bien même elle le voudrait, elle ne le pourrait pas, car l’hébergement d’urgence est actuellement saturé dans le département. » Mais on apprend surtout que selon leurs sources, « les services de l’Etat dans le département cherchent des appuis politiques pour obtenir en haut lieu une issue à cette situation intenable ». Bizarre que cette situation apparaisse « intenable » ici plutôt qu’ailleurs, et maintenant plutôt qu’hier, étant donné que la politique d’harcèlement des personnes qui relèvent de l’« immigration » s’organise depuis des dizaines d’années sur tout le territoire. On se demande si ce n’est pas tant le rapport de force instauré par les mobilisations et les ouvertures de squats qui répondent aux expulsions qu’évoque « cette situation intenable », davantage que les gens à la rue sans solutions.

Samedi 2 novembre : On se retrouve dans l’après midi pour nous diriger en groupe sur le lieu, occupé depuis jeudi, qui va être officialisé. On se distribue les rôles (garder la porte, mettre une banderole, mettre les documents qui prouvent légalement qu’il devrait y avoir une procédure pour le squat). Parmi nous, beaucoup de personnes concernées par le mal logement. On arrive au 3-7 rue de Trouville, une ancienne friperie industrielle financée par la mairie pour favoriser l’insertion dans l’emploi, qui a déménagé un an et demi plus tôt, de 2500 mètres carrés. Ce nouveau squat borde le rond-point de la Demi-Lune, alors qu’un autre grand squat (ancien EHPAD) de 150 personnes se trouve d’un autre côté de ce rond-point et qu’un hébergement d’urgence les avoisine. Un peu plus loin, des chantiers (d’Inolya notamment) se multiplient pour transformer le territoire.

La police finit par arriver dans l’après midi, arrache les preuves d’occupation, tente de forcer des portes sans succès et reste un long moment en discutant avec un ami du propriétaire. Au bout d’une heure ou deux, la convoi (le même que le restant de la semaine) de quatre camions quitte les lieux, guidée par la tête déçue de leur cheffe. Cheh. On peut mieux respirer et on s’organise pour distribuer les espaces. Il faudra s’y reprendre plusieurs fois pour organiser la discussion (avec traductions, ordre du jour, tours de paroles…) afin que les espaces soient distribués sans créer de la frustration, mais une fois que c’est fait tout va mieux.

Les quelques soirs qui suivent, des soutiens dorment sur place pour barricader des portes et un rassemblement est appelé le lendemain à 6 heures, et ce jusqu’au passage d’huissier mercredi. On sent que ce squat, issu d’une mobilisation collective qui agit directement sans attendre que les administrations nous sauvent, propice à de nouvelles rencontres, est différent des autres. On imagine des choses pour les espaces « collectifs » et on en discute par ci par là. La priorité est l’aménagement des pièces des personnes qui doivent y habiter. Ensuite on va peut être plus se concentrer sur les perspectives à donner à ce lieu. Nous allons voir la procédure qui va commencer mais il semble que ces mobilisations ont rempli des objectifs à court terme ; trouver des solutions pour les personnes qui n’en avaient pas parmi nous. À voir maintenant comment va s’entretenir la perspective à long terme : maintenir un rapport de force contre les pouvoirs qui rendent cette situation possible (l’expulsion de squats sans solution de logements pour des personnes, enfants compris). Les mobilisations ont cessé dans la mesure où les personnes qui se sont mobilisées parmi nous ont trouvé des solutions et qu’elles étaient à l’initiative des mobilisations. On s’est ainsi donné les moyens de faire pression pour s’aménager des solutions directement. On peut à présent se poser la question d’un élargissement de ce rapport de force à d’autres personnes et à d’autres villes. L’idée de ce récit de mobilisations était justement de les décrire tout en leur redonnant leurs perspectives pour qu’elles puissent s’inscrire dans le temps, même quand les mobilisations cessent. Car s’organiser entre nous pour obtenir ce que nous voulons, sans attendre que des intermédiaires administratifs nous sauvent, est vital.

NB : Dans la ville de Caen, l’Assemblée Générale de lutte contre toutes les expulsions, un collectif de plus d’une dizaine d’années, ouvre régulièrement des squats pour les personnes à la rue, le plus souvent exclues des dispositifs publics de par leur situation administrative (car relevant de l’« immigration »). Ces squats, qui accueillent plusieurs centaines de personnes, se substituent aux dispositifs publics. Les nombreux besoins qui reposent sur les personnes qui s’organisent dans ce collectif ne sont pas sans créer des tensions, des contradictions et des déceptions mais ce collectif continue à exister et à ouvrir des squats. Bien que ce sont très souvent des personnes qui ne vivent pas dans ces squats qui sont amené.e.s à servir d’intermédiaires aux personnes qui cherchent des solutions, l’idée est d’agir ensemble et que chacun.e soit au coeur des décisions. Cette mobilisation, si elle part d’un rassemblement appelé par l’AG de lutte contre toutes les expulsions, est davantage celle des personnes qui sont mobilisées directement, à commencer par les personnes expulsées. Rappelons qu’à ce jour, seule une structure d’hébergement accueille des personnes sans-papiers sur Caen et que des milliers de logements sont inoccupés dans la ville, quand bien d’autres servent à des activités administratives ou marchandes plus ou moins inutiles.

À lire également : la brochure sur les 10 ans de l’AG de lutte contre toutes les expulsions à Caen et aux alentours.

Tract faisant le récit des événements, ici en PDF.

Briançon (05) : Le squat du Bou’li est expulsable

Pour la mairie de Briançon, la rue est la seule option.

Malgré les chouette événements organisés, les crêpes party du dimanche, les chorales militantes, les réunions de collectifs locaux et les activités manuelles.

Malgré le soutien du voisinage et la présence de nombreuses personnes qui ont prouvé l’utilité et la nécessité de créer des lieux de ce type dans le briançonnais, des lieux d’organisation politique, des lieux de vie d’accueil et de solidarité.

Malgré nos efforts pour nous adapter à la procédure juridique imposée par la mairie et l’Amicale Boule Briançonnaise.

Malgré tout le travail mené par nos avocat·e·s et l’incohérence du dossier constitué par les plaignant·e·s.

Après un mois d’occupation, le squat du Boulodrome Libre sera expulsable le 14 novembre 2024 à 15H45 et sans doute expulsé le 15 novembre à 6H00.

Elle n’était pas encore utilisée à Briançon, la nouvelle loi Kasbarian Berger criminalise les personnes précaires dont les squatteur·euses et permet de ne plus faire appliquer de délai et de trêve hivernale.

Le Bou’Li ayant aussi une fonction d’hébergement d’urgence et d’habitation à long terme, cette expulsion implique la (re)mise à la rue des habitant·e·s de ce lieu.

Appel à mobilisation

Venez nous soutenir contre la répression dans la journée de demain (14 novembre) et vendredi 15 novembre à 6H.

S’il vous plaît, autonomisez vous au niveau des dodos, il n’y aura pas de place d’hébergement possible.

Adresse : 2 route du Fontenil, 05100 Briançon.

On ne va pas se laisser abattre, continuons de faire jaillir de la solidarité !

Paris: contre les expulsions, contre les menaces racistes, la résistance est possible !

Réunion publique au foyer Bisson, en présence de collectifs du 20e pour organiser la résistance face aux nombreuses attaques racistes contre les immigré.e.s avec et sans-papiers.

Contre les expulsions,
contre les menaces racistes,
la résistance est possible


Organisons-nous !
Le 7 novembre au Foyer Bisson à 19h – 15 rue Bisson, 75020 Paris – Métros Belleville ou Couronnes

Dans le 20e, des victoires qui en appellent d’autres

  • La lutte des mineur·e·s isolé·e·s du Parc de Belleville a permis à des centaines de jeunes à la rue dont le statut de mineur·e n’a pas été reconnu par l’administration française d’être logé·e·s, et pour certain·e·s scolarisé·e·s, durant leur recours. Encouragé·e·s et soutenu·e·s par les habitant·e·s, les jeunes qui avaient trouvé refuge dans les buissons du Parc de Belleville se sont organisé·e·s en collectif pour faire valoir leurs droits et continuent leur lutte.
  • Le soulèvement des résidents du Foyer des Amandiers leur a permis d’obtenir justice pour l’un des leurs. Niabaly Djiby, 79 ans, résident de la structure depuis 1983, avait été expulsé de sa chambre par les forces de l’ordre pour avoir hébergé son fils Aboubacar, travailleur sans-papiers. Grâce à la mobilisation des résidents, le retraité et son fils ont pu rester au foyer et ont reçu la promesse d’un relogement par la mairie du 20e au printemps.

Collectif 20e solidaire avec toutes les migrantes et tous les migrants
Contact: 20emesolidaire@@@gmail.com

[Publié le 5 novembre 2024 sur Paris-Luttes.info.]

Montreuil (93): expulsion du 96 bis rue de Vincennes

Ce matin du mardi 29 octobre, la police est venue expulser les occupant.es du 96 bis rue de Vincennes à Montreuil. Cette petite maison qui était vide depuis des années a été investie il y a deux ans pour en faire un lieu de vie et d’accueil. De nombreuses personnes expulsées ces derniers mois de leurs lieux de vie y ont trouvé refuge: des habitant.es du Ghetto, des Baras, des Roseaux, du En Gare et de Gambetta. Les expulsions s’enchainent à Montreuil et partout en Ile-de-France, alors que la loi Kasbarian criminalise toutes nouvelles tentatives d’investir des lieux abandonnés. A notre connaissance, le squat de la rue de Vincennes était le dernier lieu à Montreuil qui proposait des formes d’hébergement d’urgence.

Nous faisons donc appel à la solidarité montreuilloise pour qu’aucun habitant ne se retrouve à la rue ce soir (à l’heure actuelle trois personnes sont sans solutions) et pour qu’à terme de nouveaux espaces d’accueil voient le jour.
 
Squat partout.

Caen: nouveaux rassemblements suite à l’expulsion du 15 et récit des journées précédentes

Mardi 29 octobre, le squat du rond-point de l’Orne a été expulsé. 40 personnes se retrouvent sans toit, à quelques jours de la trêve hivernale. Depuis mardi, une mobilisation quotidienne s’organise pour protester contre cette situation.

Le jeudi 31, un nouveau rassemblement a eu lieu devant le squat expulsé, et a réuni une cinquantaine de personnes. Le rassemblement s’est transformé en une manifestation qui a déambulé dans le centre-ville de Caen, jusqu’à la mairie. Des tracts revenant sur les évènements des derniers jours sont diffusés. A l’issue de cette nouvelle journée de mobilisation, 2 rendez-vous sont proposés vendredi 1er novembre :
– 11h au squat de la Demi-Lune : assemblée générale
– 15h au squat du rond-point de l’Orne : rassemblement

Communiqué de l’AG de lutte contre toutes les expulsions
daté du 30 octobre 2024, publié le 1er novembre 2024 sur Trognon

Une cinquantaine de personnes, habitant-e-s expulsé-e-s du squat du rond point de l’Orne, familles sans logement, et soutiens ont participé au rassemblement ce mardi à 18h. Après un bref échange, nous avons décidé collectivement d’aller au centre commercial des Rives de l’Orne pour interpeler et informer les passant-e-s pendant plus d’une heure sur la situation actuelle et l’expulsion du squat à proximité le matin même. A la fermeture du centre commercial à 20h, nous avons refusé de quitter les lieux et exprimé aux agents de sécurité notre volonté d’y passer la nuit, tant que la préfecture n’accepte d’héberger les personnes qu’elle venait de jeter à la rue. Pendant près de 2 heures, nous avons négocié avec un officier de police, le responsable de la sécurité du site puis un policier des renseignements territoriaux, un hébergement pour la nuit des personnes présentes. Tous ont contacté les services de la préfecture qui s’est obstinée et ne nous a absolument rien concédé. Après avoir pu nous faire parvenir de la nourriture et de l’eau avec l’aide d’autre soutiens à l’extérieur et obtenir le droit de faire des allers / retours pour accéder aux toilettes publiques, nous avons finalement décidé de quitter les lieux vers 22h30, la nuit s’annonçait en effet très difficile, surtout pour les quinze enfants présents et déjà éprouvés par l’expulsion du matin.
Nous avons réussi à trouver une solution très temporaire et très précaire pour toutes les personnes présentes et sommes déjà contraints de nous remobiliser dès ce soir pour continuer à faire pression sur la préfecture. C’est pourquoi, nous appelons à un nouveau rassemblement ce mercredi 30 octobre à 17h au 15, rond point de l’Orne à Caen.

Un logement pour toutes et tous !!!

L’Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions
ag-contre-expulsions [at] riseup [point] net
https://squ.at/r/1jaz
https://agcontrelesexpulsions.wordpress.com/

Groupes liés aux sans-papiers: https://radar.squat.net/fr/groups/topic/sans-papiers
Des squats à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen/squated/squat
Des squats expulsés à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen/field_active/1/squated/evicted
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen
Des événements à Caen https://radar.squat.net/fr/events/city/Caen

Berlin: Køpi en danger!

Les « propriétaires » du Køpi, Startezia GmbH (une société écran de Sanus AG), poursuivront Køpi en justice le 6 novembre 2024 à 10h15, devant le tribunal correctionnel de Moabit (Turmstraße 91, 10559 Berlin). Il s’agit de la même société écran qui a expulsé Køpi Wagenplatz en 2021.
Malheureusement, nous ne pouvons pas donner plus d’informations sur la situation car notre équipe juridique est en pourparlers, mais nous pouvons vous dire que l’avenir de Køpi tel que nous le connaissons est menacé.

Pour plus d’informations et pour savoir comment vous pouvez aider, veuillez consulter https://kopibleibt.noblogs.org/

KØPI
Köpenicker Straße 137, 10179 Berlin, Allemagne
https://radar.squat.net/de/berlin/kopi
https://koepi137.net/
https://kopibleibt.noblogs.org/

Des groupes à Berlin: https://radar.squat.net/fr/groups/city/berlin
Des wagenplätzen à Berlin: https://radar.squat.net/fr/groups/city/berlin/topic/wagenplatz
Des événements à Berlin: https://radar.squat.net/fr/events/city/Berlin
Stressfaktor: https://stressfaktor.squat.net/

Des groupes en Allemagne: https://radar.squat.net/fr/groups/country/DE
Des événements en Allemagne: https://radar.squat.net/fr/events/country/DE

Caen: expulsion du 15 rond-point de l’Orne et à Lisieux, ouverture à Cambremer

Le mardi 29 octobre, la police a procédé à l’expulsion du squat du 15 rond-point de l’Orne, une barre d’immeuble propriété du bailleur Inolya, occupée depuis juin 2023 par une quarantaine de personnes exilées.
Le bailleur Inolya a déjà fait expulser plusieurs squats cette année en s’appuyant sur le durcissement des lois anti-squat et la complicité de la préfecture. Bien que le bailleur dispose de milliers de logements (et que certains sont vacants), il décide de mener une politique agressive envers les squats et ses habitant⸱e⸱s, à Caen comme à Lisieux.
Pour cette raison, ses locaux ont déjà été ciblés par des tags au mois de juillet dernier.
Depuis l’expulsion du 15 rond-point de l’Orne, les habitant⸱e⸱s expulsé⸱e⸱s et leurs soutiens se mobilisent, parce que cette expulsion, réalisée quelques jours seulement avant la trêve hivernale, met plusieurs familles à la rue. Le jour de l’expulsion (mardi), un centre commercial a été occupé. Le lendemain, les locaux d’Inolya sont envahis, puis la médiathèque municipale. Des actions à chaque fois réprimées par la police.
Mercredi, il y a eu aussi l’expulsion du squat du chemin de Rocques à Lisieux, ouvert au début du mois d’octobre pour héberger une quarantaine de personnes exilées. Encore une expulsion quelques jours avant la trêve, permise par la loi Kasbarian-Bergé et les ordres de la préfecture.

Tout ça fout la rage.

Pendant que des centaines de personnes sont contraintes de vivre dans la rue et la précarité, des administrations, des entreprises, des organismes d’État et des riches propriétaires possèdent, 5, 20, 100 lieux vides qui pourraient être utilisés TOUT DE SUITE.
Alors, dans la nuit de mercredi à jeudi, un véhicule utilitaire sérigraphié d’Inolya a été tagué « STOP EXPULSIONS » et ses vitres ont été pétées.

Solidarité avec toutes les personnes expulsées !
Solidarité avec les squatteurs et les squatteuses !
Solidarité avec celles et ceux qui subissent la répression !

Mise-à-jour du 31 octobre: une ancienne maison de retraite de Cambremer serait maintenant squattée par une trentaine de personnes.

31 octobre à 17h au rond-point de l’Orne, nouveau rassemblement suite à l’expulsion du squat

Après les rives de l’Orne hier soir, nous avons décidé d’occuper les locaux d’Inolya (bailleur social propriétaire du squat 15 rond point de l’orne) toujours pour obtenir le relogement des personnes expulsées hier. Les flics nous ont dégagé au bout de 30-40min pendant qu’en parallèle des personnes rencontraient une délégation de Caen la mer qui n’a débouché sur aucune solution…
Nous avons donc décidé de continuer en allant occuper la médiathèque Alexis de Tocqueville, où les flics sont venus une nouvelle fois nous déloger au bout de 20-30min.
À la suite de ses actions, nous avons décidé de poursuivre la lutte en appelant à un nouveau RASSEMBLEMENT JEUDI 31/10 À 17H au 15 rond point de l’orne à Caen.

Un logement pour toustes !!!

AG de lutte contre les expulsions
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https://agcontrelesexpulsions.wordpress.com/

Groupes liés aux sans-papiers: https://radar.squat.net/fr/groups/topic/sans-papiers
Des squats à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen/squated/squat
Des squats expulsés à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen/field_active/1/squated/evicted
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) à Caen https://radar.squat.net/fr/groups/city/caen
Des événements à Caen https://radar.squat.net/fr/events/city/Caen

Tournée de présentation du livre « Squats & Pirates, chroniques d’occupations à Barcelone et ailleurs »

Les éditions Seitan Con Bravas sortent pendant l’été 2024 le livre «Squats & Pirates, chroniques d’occupations à Barcelone et ailleurs». Dans ce pavé, vous pouvez retrouver des récits, interviews, photos, illustrations sur le thème principal du squat et des luttes qui l’accompagnent.
Pochette sérigrafiée, 420 pages format 24 cm x 16 cm. 7 années de travail intense. Des embrouilles, des joies, des rencontres. 33 personnes participant (voir plus) au projet dont beaucoup de France, Catalogne mais aussi Italie, Belgique, etc. Prix conseillé 20 euros, les bénéfices iront à une caisse de résistance.

Le livre est disponible dans toutes les distri punk diy et en librairie. Si des personnes sont intéréssées pour la Belgique, le Luxembourg, la Suisse et le Québec je suis preneur. Si vous voulez prendre quelques livres en dépôt, distro etc, n’hésitez pas à me contacter. Si vous voulez en chopper un pour vous, contactez-moi.

Seitan Con Bravas: seitanconbravas [at] riseup [point] net
https://radar.squat.net/fr/seitan-con-bravas

La tournée de présentation de deux semaines pour le livre en novembre 2024:
12/11, Grenoble, Local Autogéré
13/11, Marseille, Manifesten
14/11, Toulouse, le Kiosk
15/11, Bordeaux, Librairie du Muguet
16/11, Tours, le Local Neuf
17/11, Plessé (44), la Distri
18/11, Angers, Les Nuits Bleues
19/11, Brest, le 10
20/11, Morlaix, l’Amarée
21/11, Montreuil, Michèle Firk
22/11, Charleville-Mézières, Chez Josette
23/11, Nancy, MJC des 3 Maisons
24/11, Amsterdam, Joe’s Garage
25/11, Namur, La Mauvaise Graine
26/11, Lille, lieu à confimer
27/11, Metz, La Chaouée
28/11, Lyon, l’Amicale du Futur
+ une date à Saint-Étienne en décembre

Des librairies, bibliothèques et infokiosques en France https://radar.squat.net/fr/groups/country/FR/category/book-shop-info-shop-library/country/FR
Des squats en France: https://radar.squat.net/fr/groups/country/FR/country/FR/squated/squat
Des squats sur la planète: https://radar.squat.net/fr/groups/squated/squat
Des événements annoncés par des squats, centres sociaux et collectifs: https://radar.squat.net/fr/events

Vitry-sur-Seine (94): défendons la Kunda !

En avril prochain, la Kunda est expulsable !

Rendez vous du jeudi 31 octobre au dimanche 3 novembre pour un festival de défense de la Kunda !

À l’occasion du début de la trêve hivernale, on vous invite à venir soutenir la maison. Au programme:

– Jeudi 31 octobre 19h: discussion sur les luttes pour le droit au logement dans le 94 suivie d’une cantine

– Vendredi 1er novembre: rdv à 15h devant la Kunda pour un départ en fanfare vers la mairie de Vitry suivi d’une boom (jusqu’à minuit) à la Kunda !

– Samedi 2 novembre à partir de 19h: cantine, discussion et projection dans le cadre du Festival palestinien Cinema Day

– Dimanche 3 novembre: 14h, marché solidaire et vide grenier des habitant.es de la Kunda
15h, initiation à la boxe

On vous attend nombreux et nombreuses !

Des papiers et des logements pour tou.tes !

La Kunda
46 rue Jules Lagaisse / 51 boulevard de Stalingrad
Vitry-sur-Seine
kunda@@@riseup.net

Briançon (05): ouverture d’un nouveau squat, la rue n’est toujours pas une option

Dans le Briançonnais, les logements vides se comptent par milliers (2500 en 2020 selon l’INSEE), les chalets flambants neufs hébergent des riches quelques semaines par an. Le taux de résidence secondaires s’y élèverait à 60% (toujours 2020, toujours INSEE).

Dans les montagnes du Briançonnais, les stations de ski pullulent, droit vers leur avenir absurde. D’ailleurs la France a prévu d’y accueillir les JO d’hiver 2030, s’enfonçant dans son délire écocide.

À Briançon, la frontière et l’État continuent à plonger des milliers de gens dans la misère.

À Briançon, à Vintimille, en Italie, en Pologne, en Grèce et à tant d’autres endroits on a tracé des lignes, et en fonction de quel côté de la ligne tu te trouves tu peux être traité comme un.e humain.e ou non.

À Briançon, la solidarité n’a pas bonne presse. Au cours des dernières années, de nombreux squats ont été ouverts, permettant à celleux qui le souhaitaient de se loger à long terme à Briançon : exilé.es, sans papier.es, précaires, militant.es.
Arnaud Murgia, maire divers droite de la ville, les a expulsé systématiquement et méthodiquement, mettant à la rue sans aucune solution de relogement des personnes sans ressource, parfois en plein hiver (le Pado en décembre 2023, la Familia en janvier 2024, pour ne citer que les derniers).

A Briançon, on se souvient aussi des rafles dans les rues en septembre 2023, où des dizaines de personnes sans papiers se sont faites embarquer par les flics et sont sorties avec une OQTF. Alors que le fascisme dicte sa loi à l’Assemblée, et que le nouveau ministre de l’intérieur en a fait sa mission personnelle de piétiner encore plus fort les droits des migrant.es, à Briançon on sait qu’ils trouveront un fidèle serviteur à la mairie.

Pourtant, à Briançon, nous souhaitons combattre les imaginaires racistes et oppresseurs.

Car depuis des années, à Briançon, s’organise la lutte contre les frontières, pour venir en aide aux personnes exilées traversant la frontière. Le tissu militant s’est organisé depuis des années pour clamer haut et fort qu’il n’y a pas de crise de l’immigration, mais une crise de l’accueil.
Palliant aux défaillances de l’État qui refuse de loger les personnes à la rue, dénonçant les pratiques violentes et la mise en danger de personnes à la frontière franco-italienne, c’est des centaines de personnes qui se rencontrent et s’impliquent dans de nombreuses associations et collectifs.

Nous sommes conscient.es de la séparation qu’il peut y avoir entre ce milieu militant et les habitant.es du coin. Les militant.es contre les frontières sont souvent diabolisé.es dans la presse, leurs revendications déformées, leurs actions discréditées.

Pourtant, habitant.es à long terme, de passage ou depuis peu, nous subissons toustes la violence capitaliste, l’accaparement des montagnes au profit de quelques riches. Les discours oppresseurs, qu’ils soient racistes, sexistes, transphobes, classistes, nous menacent, nous divisent, nous affaiblissent.

À Briançon, au 2 route du Fontenil, nous avons réouvert un ancien bar inoccupé, appartenant à la mairie. Nous souhaitons en faire un espace autogéré où fleurissent les rencontres et les activités, ouvert à toustes celleux qui souhaiteraient y passer, se poser pour un café, s’impliquer. On espère y voir plein de choses : des petits déjeuners solidaires, des activités sportives, une bibliothèque, un infokiosque, des permanences d’aide juridique aussi. Un lieu pour faire vivre le briançonnais, un lieu culturel et de lutte, un lieu de solidarité pour notre ville et au-delà.

Pour que des montagnes jaillisse la solidarité, soyons nombreu.ses à faire vivre cet espace !

[Publié le 13 octobre 2024 sur Renversé.]

Montreuil (93): expulsion du squat Gambetta

Le 11 octobre 2024

Nous dénonçons l’expulsion du squat du 31 rue Gambetta à Montreuil qui a eu lieu tôt hier matin et qui laisse de nombreuses personnes à la rue.

Après celles des squats de Vitry, de L’île Saint-Denis, du 7 rue Baudin au Pré-Saint-Gervais, du Engare à Montreuil … et demain de La trotteuse à Pantin ou du Bathyscaphe à Aubervilliers… la logique est toujours répressive.

Plutôt que de remettre à la rue celles et ceux qui sont parvenues, par leurs propres moyens, à trouver un toit, l’État devrait en urgence ouvrir des places d’hébergement stable pour les personnes que son incurie contraint à vivre dans des campements insalubres.

Avec la loi Kasbarian-Bergé, qui réprime les personnes qui vivent en squat, il est de plus en plus difficile de trouver un endroit pour se mettre à l’abri.

Le collectif de Gambetta – composé d’une soixantaine de personnes – avait trouvé refuge dans ce bâtiment dont le propriétaire ne faisait rien depuis plusieurs années.Alors qu’elles étaient en pourparler avec la mairie de Montreuil concernant des prises en charge et qu’une négociation commençait à propos d’une convention d’occupation d’un bâtiment, la préfecture a précipité l’expulsion quelques semaines seulement avant la trêve hivernale.

Or, comme d’habitude, les quelques solutions apportées par la préfecture ne visent qu’une partie des personnes et restent précaires car les nuitées en hôtel pour les femmes et enfants ne sont que de 2 ou 3 semaines maximum. De plus, elles dispersent les personnes sur tout le territoire en Île-de-France.

Les personnes de Gambetta sont attachées à la ville de Montreuil : elles sont suivies dans des associations, prennent des cours de français, les enfants y sont scolarisés, les femmes enceintes suivies à la PMI, elles participent à la vie associative notamment en organisant des cantines dans des lieux solidaires…

Que se passera-t-il après pour ces familles ? Et que se passe-t-il pour les personnes qui n’ont pas eu droit à une mise à l’abri ?

Il est urgent que les pourparlers avec la mairie de Montreuil reprennent concernant la réquisition d’un bâtiment de la ville avec signature d’une convention d’occupation précaire. Et qu’en attendant, un gymnase soit ouvert pour les personnes qui n’ont pas été prises en charge et pour celles qui vont être remises à la rue demain ou après-demain dans les hôtels 115.

Soyons solidaires face aux expulsions de squat qui – comme à chaque fois – vont se faire à quelques jours de la trêve hivernale.

Opposons nous à cette logique de l’expulsion à tout prix !
Relogement sans condition !

Pour contacter le collectif Gambetta : leshabitantsdu31gambetta@@@gmail.com

Signatures nationales : Copaf, GISTI, Le Revers de la Médaille, Kàli, La Marche des Solidarités, Le Collectif accès aux droits (CAD), Le Comité Adama, Les Midis du MIE, Paris d’exil, Printemps du care, Syndicat Santé-social CNT-SO.

Signatures IDF : Médecins du Monde Île-de-France, Solidaires 93, CSP 75 (Collectif Sans-papiers 75), Brigades de Solidarité Populaire (BSP), Collectif hébergement 93, Planning familial 75, Soupirail, Solidarité Migrants Wilson, Démocra’psy, Défense des jardins d’Aubervilliers, DKM2C (Des kilomètres de câbles), LA CABANE des associations du 94, Le LEO, Les Mères Deters, Rats des villes, United migrants.

Signatures Montreuil : CSPM (Collectif des sans-papiers de Montreuil), La Parole errante demain, Solidaires Montreuil, Le collège Colonel Fabien, Équipe éducative du collège Berthelot, La Maison des femmes Thérèse Clerc, Asphalte, Forme et détente du Bel’air, Les bons petits légumes, La Casaa, Récolte urbaine, la Maison Ouverte.

Toulouse : présentation de la bibli/brochurothèque “Le Placard Brûle”

Voici enfin un texte qui explicite les bases politiques du Placard Brûle, son histoire et son fonctionnement.

Le Placard Brûle, une bibli, brochurothèque en lutte contre toutes les dominations à Toulouse !

Le fond du Placard Brûle Qu’est-ce que c’est et comment ça fonctionne ?

Ça fait un moment qu’on voulait faire un point, pour partager quelques-unes de nos réflexions. Déjà pour tenter de préciser comment on voit cet espace, afin d’être plus explicites et compréhensibles. Mais aussi pour essayer de limiter les projections décalées sur ce collectif. (On a reçu une invitation d’un député et on s’est dit d’une part qu’il n’avait pas lu nos programmes et d’autre part qu’il fallait peut-être qu’on soit plus clair..es !…)

Ce texte écrit à plusieurs est un aperçu d’où nous en sommes en 2024. Le Placard Brûle (PB) est amené à évoluer au fil du temps, de nos discussions et de nos parcours toujours en mouvement. 

Un rapide bout d’histoire

Depuis sa création en 2009, il y a eu beaucoup de changements de fond, de forme et de personnes impliquées. Le PB est né au squat du TDB (Trou D’Balle) à Toulouse, un lieu entre TransPédésGouines. Le fond de livres, d’archives et de brochures a été accessible pendant 9 ans dans cet endroit, en parallèle d’événements organisés ponctuellement. À la fin du TDB en 2018, le fond a été entreposé dans la cave de l’Obs, un autre squat d’habitation et d’activités. En 2021, quelques personnes se sont retrouvées avec cette envie de ressortir les cartons et de redonner vie à ce projet. C’est à partir de ce moment-là que le PB a commencé à organiser des discussions régulièrement.

Dans le contexte du procès de l’Obs et de la préparation de sa défense, un conflit politique avec certaines personnes habitant..es et soutiens a provoqué le déménagement du Placard Brûle dans un autre squat : le Blobitch en 2022. D’expulsions en ouvertures, il est ensuite passé par Euforie en 2023 et maintenant l’Impasse. 

Aujourd’hui, plus aucune des personnes présentes aux débuts ne participent au projet. Plusieurs de celles et ceux qui ont contribué à le ressortir des cartons ont quitté le collectif pour diverses raisons personnelles ou politiques. D’autres y ont participé pendant quelques temps, ou l’ont rejoint plus récemment. En fonction des périodes, il y a eu entre 3 et 7 personnes au sein du collectif.

Ce projet nous dépasse en tant qu’individu..es qui y participons actuellement. Il sera surement repris ou traversé par d’autres, et continuera d’évoluer. On y fait un passage, on contribue à un moment, et personne n’y est indispensable.

Un espace ?

Le Placard Brûle est aujourd’hui principalement un espace de discussion publique régulier sur des sujets qui nous touchent, nous foutent la rage ou nous questionnent. C’est aussi une bibliothèque, et un infokiosque qui comprend une sélection de brochures mises en avant. 

On a eu envie de péter la hiérarchie qui valorise en général plus les livres que les brochures et les zines. Ça fait qu’on a mis plus en avant l’infokiosque ces dernières années. Depuis Euforie, les livres n’étaient plus accessibles, à la fois par manque de motivation de la majorité du collectif sur la partie bibliothèque, et aussi par peur de les perdre dans des lieux potentiellement expulsables. On s’est décidé..es récemment à reprendre ce risque plutôt que de les laisser moisir dans des caves et la bibliothèque vient donc de reprendre vie !

Un collectif ?

Le collectif du Placard Brûle n’est pas homogène. On se retrouve à porter ce projet ensemble parce qu’on a clairement des affinités dans nos analyses du monde et dans nos manières de vouloir l’attaquer, mais on a aussi des désaccords. 

On n’est pas non plus une organisation politique qui voudrait se positionner publiquement sur tel sujet d’actualité, ou signer tel appel. On fait le choix de créer un espace régulier de réflexion publique, en assumant nos subjectivités au travers des axes et des sujets qu’on propose, mais aussi des textes qu’on diffuse. Et de fait, on porte politiquement des choses, mais ça se fait dans ce cadre-là.

On peut parfois partager publiquement nos réflexions sur l’organisation du PB et des choix qu’on fait pour cet espace. Notamment, à la réouverture en 2021, les permanences et les discussions étaient en mixité choisie sans mec cis-hetéros. En 2022, on a eu envie de questionner cette évidence. On a donc écrit un texte pour expliquer notre décision de changement sur la mixité dans nos évènements. 

C’est quoi les bases politiques ?

Au Placard Brûle on se sent proches d’analyses et de pratiques anarchistes. Ce que ça veut dire pour nous c’est qu’on essaie de lutter contre toutes les formes de dominations. On veut détruire les États et le capitalisme, mais on lutte aussi contre les normes et contre les oppressions systémiques. On souhaite aussi questionner et attaquer les rapports de pouvoir et de contrôle qui peuvent exister dans les relations interpersonnelles et collectives.

Et ça fait qu’on se sent souvent un peu tiraillé..es entre différentes positions. Par exemple pour nous, c’est essentiel de prendre en compte les oppressions systémiques dans notre analyse du monde, dans qui on est et dans comment on veut lutter. Pour autant, nous considérons qu’on ne peut pas être résumé..es à la liste des oppressions et des privilèges qui nous traversent. On a donc souvent des désaccords avec des personnes ou des collectifs qui ne se basent que sur ça pour analyser des situations et lutter collectivement. 

Et aussi on ne veut pas promouvoir directement des luttes qui maintiennent ou renforcent l’état et ses institutions, même si c’est pour obtenir des droits pour des personnes minorisées. Le réformisme peut permettre des améliorations concrètes et nécessaires des conditions de vie, dans un monde où la survie est déjà une lutte en soi pour de nombreuses personnes. Mais nous pensons que cette perspective limite grandement nos possibilités réelles d’émancipation. L’Etat nous impose un cadre ; en cherchant à aménager les contours de ce cadre, nous reconnaissons et validons malgré nous son autorité indépassable.

Nous ne voulons pas dialoguer ou négocier avec celles et ceux qui nous écrasent. Trop souvent dans nos vies, nous n’avons pas vraiment le choix mais, dans cet espace, nous souhaitons plutôt soutenir et mettre en avant des luttes, des projets et des idées marginalisées qui visent à détruire le système. Nous nous opposons ainsi à la récupération capitaliste des luttes et notamment les luttes queers et écologiques qui font de plus en plus l’objet de pink et de green washing à l’heure actuelle. 

Cependant nous sommes aussi en désaccord avec des révolutionnaires qui critiquent sans nuance l’ensemble des mouvements queer par exemple. Ces personnes utilisent la récupération par le capitalisme pour affirmer que toutes les luttes queer sont réformistes, invisibilisant de fait les luttes queer révolutionnaires et/ou anarchistes. 

Et puis, on est parfois en fort décalage avec des groupes ou personnes anarchistes qui luttent contre l’Etat et le capitalisme mais refusent de prendre en compte ou minimisent certains rapports d’oppression et de domination.

Pour nous tous ces systèmes sont indissociables et ça ne nous fait pas de sens de lutter uniquement contre un. Cependant il n’est pas simple de lutter contre tout, tout le temps, donc on se retrouve à prioriser certaines luttes, aussi en fonction de ce qui est le plus brûlant pour nous ! Pendant longtemps le Placard Brûle posait comme base politique “féministe, anti-raciste et queer” sur ses programmes mensuels. Et même si ça reste des luttes très importantes pour nous, on a eu envie d’assumer notre élargissement, parce que tout est en lien et qu’on essaie de ne pas les hiérarchiser. Les questions de classes, de validisme, d’âgisme sont des exemples parmi d’autres, qui sont moins souvent discutées dans les espaces que l’on fréquente. On a donc décidé de se définir comme un espace en lutte contre toutes les dominations.

Un autre truc qui nous semble primordial c’est d’essayer de lier ce pour quoi on lutte et comment on lutte, parce que la fin n’est pas plus importante que les moyens ! Et du coup, même si ce n’est pas toujours simple, on essaie de mettre en pratique toutes ces belles idées à travers nos manières de fonctionner :)

Pourquoi cet espace et comment ça fonctionne ?

Avec le programme des discussions, on essaie d’être en dehors de l’urgence des luttes pour mieux les nourrir par la suite (même très modestement !). On ne veut pas courir après les actualités mais prendre le temps de discuter des sujets qui nous paraissent importants.

Ce qui nous intéresse c’est de faire avancer nos réflexions individuelles par la mise en commun, de confronter les points de vue et les expériences de chacun..e. D’organiser des moments où l’on se dit qu’on n’avait jamais vu telle question sous cet angle parce que quelqu’un..e qu’on connaît, ou pas, nous a touché..e ou fait réfléchir autrement. Questionner les évidences, apprendre des trucs, se demander pourquoi on fonctionne de telle ou telle manière. Critiquer bien sûr mais aussi faire nos auto-critiques. 

À propos des thématiques

Au Placard Brûle on aborde des sujets très différents. Voici quelques exemples de discussions passées : 

  • Discussion sur l’extractivisme lié au “Tout électrique”
  • Du racisme dans nos interactions
  • Qu’est-ce qui nous gêne dans la recherche universitaire ?
  • Parlons de la bourgeoisie
  • Le rôle du collectif dans les conflits
  • Projection du film « Vol spécial » à propos du mensonge de l’enfermement “à visage humain”.
  • L’influence de l’hétéronormativité dans les sexualités queer 
  • Sur les révoltes en Iran
  • Sur la chasse à celleux qui touchent des aides sociales
  • Atelier sur le validisme
  • Du sport sans compet’, sans performance, sans domination, ça existe ?
  • Qu’est-ce qui fait qu’on utilise, ou pas, le mot “queer” pour se définir ?
  • Peut-on grandir sans se trahir ?
  • Les ruptures (ou pas) avec les parents
  • Contre l’arme nucléaire et l’industrie militaire 
  • L’appel constant du nationalisme 
  • Autour de la guerre d’Algérie et des méthodes de l’armée française
  • Discussions sur la mort et le deuil
  • Discussion sur l’amitié
  • Complotisme, confusionnisme… Mieux capter ces idées pour les combattre

    Il y a aussi parfois des ateliers pratiques (sérigraphie, collage, linogravure…) et on est ouvert..es à ce qu’il y ait d’autres formes d’évènements à l’avenir.

    Nous avons choisi les lundis pour nos évènements réguliers et chaque début de mois nous en diffusons le programme. Les évènements du PB ont souvent lieu en fin de journée, et on se retrouve sur des canaps avec des p’tits trucs à grignoter et à boire. 
À propos des formes de discussions

On reprend ici un extrait de notre texte “Autour de la mixité du Placard Brûle” (Juin 2022) :

“On a envie de permettre des modes de discussions qui nous parlent : laisser la place à chacun..e de s’exprimer, tâtonner, chercher, questionner, critiquer, sans spécialiste ni orateu·rice, construire ensemble nos avis critiques, et faire en sorte qu’il n’y ait pas de chef..fe ni de meneur·euse de discussion mais plutôt un cadre où chacun..e peut orienter le débat vers une direction qui semble collectivement pertinente.

On essaie de prendre en compte les envies/besoins des différentes personnes qui viennent aux discussions (faire des petits groupes à des moments, mettre en place différentes mixités choisies, ou expérimenter différentes façons de discuter).

On trouve important d’aborder des thématiques à partir de nos vécus et pas seulement à partir de textes théoriques. On aime discuter de sujets qui nous touchent, où on peut raconter nos expériences, nos galères, nos doutes. Et même quand c’est des sujets un peu plus loin de nos vécus, pas besoin d’avoir des connaissances ou un avis ultra tranché pour participer aux discussions, on apprend et on réfléchit ensemble.”

Depuis quelques mois, on invite également des personnes qui ne pourraient ou ne voudraient pas venir à une discussion, à nous laisser une contribution par écrit qui peut être lue collectivement pendant le moment si c’est le souhait.

« Nous », les personnes du PB, on organise la plupart des discussions. Il y a un événement par semaine, parfois plus ou moins, en fonction de nos énergies et de nos envies. Selon les sujets, on peut avoir besoin, ou pas, de préparer la discussion, en faisant des recherches ou en réfléchissant à un cadre spécifique. En général on introduit le sujet, le support (s’il y en a un), et on laisse les gens présents s’en saisir. On ne veut pas que notre position d’organisatrice nous donne un quelconque ascendant dans les échanges, on essaie de faire gaffe à ça mais ce n’est pas forcément acquis. 

De la même manière on n’a pas envie de mettre en avant des spécialistes ou des universitaires. On trouve parfois intéressant d’avoir un éclairage d’une personne qui a consacré du temps ou connait bien un sujet (par exemple parce que ça parle de sa vie), mais on n’a pas envie d’organiser de conférence ni un autre mode qui serait unilatéral. 

Dans un autre registre on n’a pas envie de faire la pub pour des individus quelles que soit leurs compétences, artistes y compris. 

Sans surprise, on ne veut pas non plus collaborer d’une quelconque manière même la plus indirecte avec des institutions, des partis ou des syndicats.

À propos du choix des supports

Souvent, nous nous reposons sur des textes, des docus sonores ou visuels pour aborder des thématiques. Cela ne veut pas dire que nous sommes entièrement d’accord avec leur contenu. Nous estimons qu’ils apportent des éléments intéressants et que leur critique peut être pertinente. Mais, nous pouvons nous tromper, alors n’hésitez pas à vous faire votre propre avis, on se fera un plaisir d’en discuter.

Nous avons sorti le fond d’archives, de brochures et de livres issu de la création du PB. Nous essayons de mettre en avant certains textes qui nous parlent plus mais il y a encore du tri à faire et encore pleins de supports que nous n’avons pas lu… Les retours critiques sont bienvenus sur tous les contenus qu’on diffuse !

À propos de la diffusion du programme

On envoie le programme sur des listes mail, on le met sur internet et on tient à faire un programme papier. Parce qu’on trouve ça dommage l’évidence d’uniquement diffuser en virtuel. Même si parfois on n’arrive pas à le diffuser autant qu’on aimerait. Pour internet, on utilise les sites de iaata.info et demosphère mais on ne veut pas être sur les réseaux sociaux. On pense que l’omniprésence des réseaux sociaux et l’évidence de leur utilisation ont des conséquences chiantes sur nos manières de réfléchir et de nous organiser (en plus du contrôle sur ce qui s’y partage). Tout va trop vite et passe par du numérique. Au PB, nous avons envie de nous arrêter un peu, pour se voir en vrai.

À propos de la thune

Quel que soit le lieu de nos évènements, tout est gratuit ou prix libre (donc incluant la gratuité) et on essaie de privilégier la débrouille quand c’est possible plutôt que d’acheter des trucs. C’est important pour nous que la thune puisse être un sujet de discussion puisqu’elle fait partie du problème et qu’elle est omniprésente, mais que ce ne soit pas une condition pour avoir accès aux espaces et aux idées.

Quelques mots pour conclure

On voulait finir ce long texte en remerciant toutes les personnes qui viennent et participent, régulièrement ou ponctuellement, au PB. Parce que c’est grâce à elles et eux que cet espace vit et qu’il est nourrissant !

On vous invite à nous faire des retours sur ce texte ou sur d’autres sujets qu’on porte car c’est aussi comme ça qu’on avance. 

C’est aussi bienvenu de nous transmettre des supports que vous avez trouvé intéressants (brochures, films, podcasts ou autres), et de suggérer des idées de discussion.

Pour tout cela, vous pouvez venir nous parler directement mais c’est aussi possible par mail ou par la boîte du PB laissée actuellement à l’Impasse.

Pour être informé..e des événements qu’on organise, tu peux nous envoyer un mail qu’on t’inscrive sur la liste de diffusion du programme, en général un mail par mois.

À bientôt !

Contact: placardbrule@@@riseup.net
1 impasse Lapujade à Bonnefoy – Toulouse

[Publié le 6 octobre 2024 sur Iaata].]

Ixelles : violente expulsion d’un squat de Palestiniens

Ce 30 septembre, en matinée, la police locale d’Ixelles a expulsé un squat où logeaient une quinzaine de réfugiés palestiniens, rue du Trône. Le bâtiment appartenait à un privé. À l’issue de l’intervention, au moins 6 smartphones ont été intentionnellement cassés par les policier·ères.

Il est 11h lorsque plusieurs unités de police défoncent la porte d’un squat où des réfugiés palestiniens se logent. C’est la police d’Ixelles qui mène l’opération, avec l’appui d’une brigade canine. Une quinzaine de policier·ères sont présent·es. Selon le récit des occupants, une fois la porte forcée par la police, l’expulsion a été très violente : toutes les personnes présentes auraient été sorties à coup de matraque. Pour certains, ces coups faisaient office de réveil.

Les policier·ères se sont alors emparé·es de plusieurs smartphones et les ont méticuleusement détruit, parfois après les avoir pris dans les poches des occupants. Après l’expulsion, les jeunes Palestiniens n’ont pas pu retourner dans le bâtiment pour récupérer leur matelas, leur couverture, leur nourriture ainsi que des effets personnels qu’ils n’avaient pas pu prendre dans la précipitation de l’expulsion.

Il ne s’agit pas de la première expulsion vécue par le même groupe de réfugiés palestiniens. Depuis le début du mois d’août, c’est la quatrième fois qu’ils sont expulsés. Ces différentes expulsions ont souvent été violentes et ou teintées de propos racistes. Elles ont à plusieurs reprises été appuyées par les brigades spéciales des polices locales où elles avaient lieu (nommées « Unités d’Assistances Spécialisées »). Ces brigades, ressemblant à la BAC française, sont souvent connues pour le haut niveau de violence durant leurs interventions, comme par exemple la brigade spéciale de Bruxelles-Capitale, la « BAA ».

Le traitement imposé aux réfugié·es palestinien·nes par les pouvoirs publics est interpellant. Alors qu’un des plus grands drames du 21 siècle est entrain de se dérouler en Palestine, l’Etat belge et ses différentes administrations mènent une politique sans compassion à l’encontre des Palestinien·nes réfugié·es en Belgique. Une politique qui peut étonner lorsqu’on regarde le sort réservé aux réfugié·es de guerre ukrainien·nes par l’Etat belge.

Des groupes liés aux sans-papiers https://radar.squat.net/fr/groups/topic/sans-papiers
Des squats à Bruxelles: https://radar.squat.net/fr/groups/city/bruxelles/country/BE/squated/squat
Des squats en Belgique: https://radar.squat.net/fr/groups/country/BE/squated/squat
Des groupes en Belgique: https://radar.squat.net/fr/groups/country/BE
Des événements en Belgique: https://radar.squat.net/fr/events/country/BE

Bruxelles Dévie, le 2 octobre 2024 https://bruxellesdevie.com/2024/10/02/ixelles-violente-expulsion-dun-squat-de-palestiniens/

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