dissabte, 18 juny
Présentation et discussion autour du livre Le syndrome du bien-être
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Le syndrome du bien-être (Éditions l'Échappée) de Carl Cederström et André Spicer, deux professeurs d'économie pas exactement dans l'air du temps.
L'injonction au bien-être qui nous est faite depuis quelques années n'a rien d'étonnant dans nos sociétés néolibérales...
Le syndrome du bien-être (Éditions l'Échappée) de Carl Cederström et André Spicer, deux professeurs d'économie pas exactement dans l'air du temps.
L'injonction au bien-être qui nous est faite depuis quelques années n'a rien d'étonnant dans nos sociétés néolibérales, elle en est même l'aboutissement logique pour les pouvoirs politiques : le message dominant dans ces sociétés, si on le décrypte, est le suivant : « Vous ne vous sentez pas bien physiquement et mentalement ? C'est votre problème - voire votre faute - et c'est à vous d'y remédier. Les conditions de travail et de vie qui vous sont infligées avec une inhumanité grandissante ne sont en rien responsables, inutile par conséquent de lutter pour y changer quoi que ce soit. Vous risqueriez de (re)découvrir la solidarité de classe et de vouloir changer la société, alors que nous avons besoin de vous atomiser, de vous isoler pour mieux vous presser comme des citrons, garantir votre docilité, et donc nos profits et notre domination. »
Toute la propagande autour du bien-être vise non seulement à nous empêcher de réfléchir aux façons de changer la société, mais sous couvert de vouloir nous apporter le bonheur, elle a notamment pour but de nous rendre plus performants à moindre coût : la parfaite illustration en sont ces entreprises et ces établissements scolaires qui offrent à leurs employés ou leurs élèves des séances de « méditation de pleine conscience », en vogue depuis une dizaine d'années. Elles sont censées permettre à ceux qui les suivent de réduire leur stress afin de les rendre plus efficaces au travail ou en cours, et bien sûr plus dociles : on ne change rien aux causes extérieures bien réelles de la souffrance au travail et à l'école, mais on culpabilise les travailleurs et les élèves pour leur mal-être - un mal-être qui au bout du compte, comme nous le verrons, est encore renforcé par cet impératif moral qu'est devenue l'obligation d'être en parfaite santé.
Le livre ne manque pas d'humour sarcastique pour mettre en évidence l'absurdité de l'injonction au bien-être. Nous vous invitons à venir discuter avec nous des façons de contrer cette propagande dominante pour affirmer haut et fort nos raisons d'être en colère au vu des conditions qui nous sont faites - car il faudra bien autre chose que cinq fruits et légumes par jour et un peu de méditation pour sortir du mal-être social.
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